Cagoulés, ou revêtus de n’importe quel déguisement ne laissant voir de leur visage que les yeux, tolérerions-nous qu’une femme ou un homme se promènent ainsi dans n’importe quel lieu public? Le bon sens nous ferait sans doute répondre : non. Pourquoi? au titre évident de la sécurité publique.
Pourquoi ne pas traiter du port du niqab en l’associant avec ce qui est évident, c’est-à-dire l’impossibilité de s’assurer de l’identité claire de qui le porte. Être identifiable en tant que personne plutôt que de se présenter telle une figure masquée porteuse de quelque signification aussi respectable soit-elle : culturelle, religieuse, ethnique, politique, etc., est, dans notre société, une simple manifestation de civisme et de respect des règles, que l’on est en droit d’attendre de toutes et de tous ceux qui veulent vivre dans notre pays.
Mais, me dira-t-on, vous évitez le cœur du problème : interdire le niqab au nom de la loi ne modifiera pas le non-respect par certains citoyens musulmans des valeurs communes québécoises, entre autres laïcité et égalité entre les hommes et les femmes; une telle mesure règlementaire ne résoudra aucunement les tensions (le mot est faible!) provoquées par ce non-respect.
C’est vrai. Mais interdire le niqab (et la burka) dans la sphère publique pourrait être un premier pas. Quoiqu’il en soit, les récupérations politiciennes et autres ne conduiront pas à des solutions raisonnables au conflit de civilisation que nous vivons, et qui est bien plus profond qu’une question de vêtement, nous le savons bien; ayons le courage et prenons le temps d’en examiner et d’en comprendre toutes les dimensions et toutes les implications; à cette condition, nous pourrons résoudre ces affrontements avec dignité et efficacité. (reprise d’un article publié en mars 2015).