Chorale

« Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing dans le crâne, pourquoi le lire? … Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous ». Kafka

Lorsqu’il s’agit de musique, la mer gelée, c’est peut-être le confort rassurant de retrouver des consonances que nous avons souvent entendues; elles nous apaisent ou nous enchantent parce que notre oreille les reconnait, alors qu’il nous arrive d’être dérangés par des harmonies nouvelles et différentes.

Mais si nous acceptons que même si nous ne les reconnaissons pas nous pourrions les aimer, si nous les écoutons avec curiosité, elles enrichiront notre expérience de la musique et de son extraordinaire puissance. Et cela vaut la peine…

Prenons l’exemple de STEPHANIE MARTIN: Professeure agrégée de musique à l’École des arts, des médias, de la performance et du design de l’Université York, elle dirige la Schola Magdalena, ensemble uniquement féminin qui se spécialise dans le plain-chant et les polyphonies du Moyen-Âge à nos jours. Et elle ne cesse de composer. Voici par exemple quelques mots de ce qu’elle écrit le 30 mai 2023, sur son blogue, à propos de sa plus récente composition, créée cette année (notre traduction): « C’est arrivé! Deux années à imaginer, rechercher, apprendre, écrire, composer, puis le travail en atelier pendant la pandémie ont, enfin! abouti à la vraie première de notre toute nouvelle oeuvre chorale et orchestrale « WATER : an environmental oratorio ».

En répétant son motet  «Ave verum Corpus», composé  en 2007, dès la première répétition notre choeur était ému par la douceur poignante de cette oeuvre, dont la sérénité révèle la limpidité des voix. C’est beau… une harmonie calme, tendre… Je crois qu’aucun auditeur ne pourrait dire, après l’avoir écouté: « c’est de la musique contemporaine, et je n’aime pas ça ».