Verlaine « … surprend, il choque le regard. Il a l’air à la fois farouche et câlin, sauvage et familier. Un Socrate instinctif, ou mieux, un faune, un satyre, un être à demi brute, à demi dieu, qui effraye comme une force naturelle qui n’est soumise à aucune loi connue. Oh! oui, c’est un vagabond, un vieux vagabond des routes et des faubourgs. « C’est ainsi que le décrit Anatole France.
Je vous propose d’abord la lecture de « »Mon rêve familier « , ce célèbre sonnet de ses premières années d’écriture; incantation et berceuse à la fois, douleur devant l’impossible réciprocité de l’amour, lutte contre la mort et l’oubli; cette femme inconnue, femme unique de notre vie, déjà trouvée et pour toujours perdue, ne serait-ce pas la mère idéale?
« Le ciel est par-dessus les toits » suivra. Pour avoir tiré deux coups de feu sur Rimbaud, son amour fou, Verlaine a été emprisonné pendant deux ans: la légende en attribue l’inspiration au souvenir de la prison; peut-être.
… « Le poète le plus singulier, le plus monstrueux et le plus mystique, le plus compliqué et le plus simple, le plus troublé, le plus fou, mais à coup sûr le plus inspiré et le plus vrai des poètes contemporains. »(A. France)
Écoutons cette voix étrange, cette ravissante musique de l’âme,
écoutons Verlaine :